Si la glycérine est quasi omniprésente dans les produits pharmaceutiques et cosmétiques (et pas que !), que sait-on réellement d’elle ? Origine, rôle, différentes facettes, zoom sur cette grande inconnue que l’on consomme tous.

 

Qu’est-ce que la glycérine ?

La glycérine (ou glycérol) est un liquide incolore, visqueux et inodore au goût sucré aux nombreuses vertues. Utilisée dans les médicaments et les cosmétiques comme hydratant ou pour son pouvoir sucrant (parfois remplacée par le sorbitol), elle est également présente dans l’alimentation comme solvant, humectant et émulsifiant (additif alimentaire sous le numéro E422 en Europe) mais se forme aussi durant la fermentation du raisin lors de la production du vin.

 

Naturelle ou synthétique ?

Et bien… les deux. Pour les cosmétiques, la glycérine est présente sur l’étiquette sous son nom INCI “glycerin” (ou glycérol) mais cela ne permet en rien de déterminer sa provenance. En effet la glycérine peut être d’origine végétale, animale ou de synthèse, mais elle sera indiquée sous le même nom pour les trois.

 

  • La glycérine d’origine végétale : elle apparaît lors de la saponification (voir mon article complet sur le sujet) entre une huile végétale et un agent alcalin à l’issue de laquelle on obtient une base lavante et la glycérine. Même s’il est possible d’obtenir de la glycérine à partir de n’importe quelle huile ou beurre, elle est souvent extraite à partir de l’huile de palme ou de coco, qui en contiennent beaucoup. Là également, aucune obligation du fabricant de préciser quoi que ce soit. 
  • La glycérine d’origine animale : c’est le résultat de l’hydrolyse de la graisse récupérée sur des carcasses d’animaux, le plus souvent des carcasses de porc et de bovins.
  • La glycérine de synthèse est quant à elle produite à partir du pétrole.

 

La glycérine dans les savons

Dans les savons , la glycérine peut être retirée : c’est le cas du savon de Marseille ou la glycérine est enlevée durant la phase de relargage (voir mon article détaillé ici). C’est pour cela que ce savon est réputé asséchant, car le film protecteur laissé par la glycérine disparaît avec elle. Pas top pour les peaux fragiles, mais idéal pour la fabrication de lessive maison en particulier pour les couches lavables (et oui la glycérine a tendance à imperméabiliser les couches au fur et à mesure des utilisations..)

 

Elle peut également être laissée tel quel : c’est le cas des savons saponifiés à froid. La glycérine se forme lentement pendant la cure et reste donc à la fin. Elle est donc totalement naturelle et les savons sont doux et non-irritants. Attention : certains fabricants en ajoutent tout de même afin de rendre le savon encore plus hydratant.

 

Elle peut enfin être ajoutée : c’est souvent le cas des savons industriels qui sont le plus souvent saponifiés à chaud et donc n’en contenant pas directement. 



Pour résumer, s’il est assez (très?) difficile de connaître la provenance de la glycérine présente dans les cosmétiques, il est tout de même possible de choisir un fabricant qui mise sur la transparence afin de pouvoir faire un choix éclairé. Il est également difficile de se fier aux applications de notations de cosmétiques qui, la plupart du temps, associent à tort la glycérine avec l’huile de palme directement (la aussi, lorsqu’un fabricant précise “glycérine végétale”, comment savoir si celle-ci est issue de l’huile de palme, hormis la transparence ?)

 

Pour vous aider, voici un petit récap’ glycérine non exhaustif mais qui se veut simple et efficace :